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CONTEXTE HISTORIQUE, GÉOGRAPHIQUE ET SOCIOLOGIQUE

Un peu d'histoire... et de géographie

"Mademoiselle" est un titre de civilité se référant à une femme qui n'est pas encore mariée, ou qui ne l'a jamais été.

 

Origine du mot « demoiselle »

  • Demoiselle vient du latin vulgaire dominicella, diminutif de domina, et de ma-damoiselle (mon-damoiseau) : ma/mon-dame-oiselle/oiseau.

  • Sous l'Ancien Régime, "demoiselle" était un titre de noblesse, équivalent féminin d’écuyer.

  • À partir du XVIII siècle, le terme « demoiselle » est strictement associé au statut marital, désignant la femme comme vierge et « à marier ».


Qualification de minorité sous Napoléon

  • La majorité au mariage a cessé d'exister pour les femmes avec Napoléon. Elles sont devenues mineures à vie, sous la tutelle de leur père, ou de leur mari ; nommées « oiselle » dans le premier cas, « dame » dans le second.

  • Depuis 1938 et l’abrogation du Code Napoléon, toute femme, à sa majorité, devrait être nommée « dame », et non plus « oiselle ».


Le « Mademoiselle » des actrices
Certaines actrices se font appeler « Mademoiselle ». Il s'agit d'une tradition qui remonte au XVII
siècle. L’Église excommuniant les actrices, ces dernières n'avaient pas le droit de se marier, puisque le mariage civil n'existait pas à l'époque.

Et ailleurs ?

  • La distinction "Madame"/"Mademoiselle" n'existe pas, ou bien est tombée en désuétude dans la plupart des pays européens (Allemagne, Italie, Danemark…).

  • Enfin, au Québec, ce terme témoigne d’une pensée si archaïque qu’appeler une femme « Mademoiselle » garantit une claque en retour.

Un concept sociologique
la violence symbolique

La violence symbolique sexiste est celle qui s'exerce, en particulier, à travers des symboles, des gestes et des mots… Ce type de violence a pour effet de perpétuer et d’aggraver la discrimination à l’égard des femmes. À travers ces stéréotypes véhiculés par les mots, les inégalités structurelles sont renforcées.


À la différence de la violence physique qui produit une obéissance éphémère, la violence symbolique génère des effets durables et a pour effet de naturaliser l’ordre social.


Les termes discriminants symboliques visent à rendre les femmes invisibles et à légitimer leur exclusion de l’espace public.


La langue est le véhicule de la pensée, c’est elle qui donne le sens, les euphémisations ont un caractère politique. Employons donc les mots justes ! Sans reconnaissance de la place des femmes dans la société, pas d’égalité, pas de démocratie. Quoi de plus représentatif, de plus symbolique, que l’emploi de termes sexistes et l’utilisation d’une construction grammaticale sexiste ? La langue est un miroir culturel, qui se fait l’écho des préjugés et des stéréotypes, en même temps qu’elle alimente et entretient ceux-ci.  

Le concept de violence symbolique figure parmi les notions clefs de la sociologie bourdieusienne. La violence symbolique nécessite et engendre la participation des dominés à leur propre soumission ; c’est là sa principale particularité et son inquiétante originalité. 

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